IMPRESSIONS DE PARIS - JUIN 2010


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La gay-pride de Paris, la "référence", est devenue une grande parade façon techno ou love ! Cortège de milliers d'asticots agités de soubresauts, d'ondulations et de désirs de se montrer à tous en ne parlant à personne ! Est-ce encore une manifestation purement LGBT? Je me pose cette question vu le nombre de "danseurs" style lycéens ou collégiens et d'hétéros ou bi qui à la majorité fourmillent dans le cortège...



Les 3 minutes de silence ont eu bien du mal à s'installer et personne ne semblait comprendre que cela faisait référence aux morts du Sida, et, je suppose aussi, aux victimes de l'homophobie. Pour trouver des banderolles revendicatives dans cette marche des fiertés, il ne faut pas rater non plus les 10 premiers mètres, après je n'y ai vu que peu de slogans pour faire avancer les droits LGBT. Cette gay-pride semblait plutôt s'essouffler, trop souvent interrompue par de grands blancs où rien ne se passait. On y voyait comme toujours des personnes déguisées mais qui défilaient sans entrain ni joie en faisant la moue !



Quelques chars dynamiques dont celui du FLAG*, très survolté et sympathique, et d'autres ronflants sur les mêmes musiques de l'époque de nos parents... "On se casse c'est nul", avec ce texto, mes amis me donnaient le signal d'un repli dans le Marais, et, vu mon état de fatigue, j'appréciai de filer à l'anglaise croisant ici et là des déserteurs colorés et des anges trop tôt déplumés...



Le lendemain, j'ai aimé le concert des fiertés donné devant la Mairie du 3° arrondisement où l'association Podium* avait invité deux autres chorales ! Sous un soleil de plomb cet après-midi fut convivial et gay-friendly, on ne peut que leur souhaiter d'avoir un public encore plus nombreux car la musique comme chacun le sait adoucit les moeurs et fait passer pas mal de messages dont celui de la tolérance et de l'amitié. Je ne peux pas non plus ne par parler des exceptionnels CARAMELS FOUS * qui depuis des décennies enchantent le monde gay parisien et leurs ami-e-s !


Cette année ils redonnaient Madame Mouchabeurre que j'avais vu l'an passé. En dehors du fait que ce spectacle, hors du commun et plein d'humour, d'entrain et de joie de vivre, était donné dans un théâtre malheureusement à bout de souffle (sièges, moquette, décors en état  de tomber en loques...), j'ai passé un moment rare où salle et scène fusionnent à fond ! 

Paris la grande Babylone moderne suce ses touristes jusqu'au dernier euro ! Tout ou presque sent l'arnaque : prix exhorbitants, prestations médiocres, accueil limite ! Par exemple le "café gourmand" devient le "café truand", les additions doivent être regardées de très près car on glisse sur les prix, et en votre défaveur, une fois sur deux ! Dans les restaurants vous chercherez longtemps une baisse quelconque de la TVA, ce qui baisse en général c'est la quantité et la qualité de votre "assiette"...



Les restaurants sans surprise restent les restaurants japonais, très abordables, mais il faut s'habituer à manger les mêmes produits standardisés et confectionnés sans imagination, de plus quasiment personne n'y parle le français, c'est plutôt embêtant pour se faire comprendre à moins que ce ne soit une "politique" définie pour éviter tout dialogue inutile avec la clientèle... Dans le japonais où je finissais de déjeuner, je demandais une carafe d'eau, cependant la serveuse revint avec l'addition et le sabot à carte bleue... J'essayais de lui dire que j'avais encore soif et quand elle admit sa méprise, elle se mit à rire à n'en plus finir, répétant ce qui allait devenir à coup sûr la blague de l'année dans le monde asiatique parisien ! Elle disait à la cantonade hochant de la tête, façon enfant attardée, et en prononçant ces mots comme si elle mangeait une confiture collante de haricots rouges, modifiant légérement l'intonation et les syllabes à chaque fois : "catrafeudwo", "catraveudwo", "carafodwou",


Le gay lambda n'échappe pas à ces "arnaques", on soulignera d'ailleurs qu'à partir du moment où l'on a compris que nous étions une manne économique le sésame des droits et de l'acceptation s'est lentement ouvert. Le milieu gay a senti combien on pourrait soutirer d'argent à ce bon petit peuple qui se laisse si facilement mener par le bout de son sexe et qui tombe dans tous les panneaux publicitaires des stéréotypes : le fantasme étant roi tout tourne autour de lui et de l'image qu'il faut sans cesse construire.

Cependant, "Le roi est nu" mais qui aura le courage de le dire et de dénoncer cet état de fait ? Dans le conte d'Andersen, seul un jeune garçon, loin de tous les flagorneurs, le criait haut et fort !

Les prix augmentent ainsi régulièrement ! Que certains établissements soient moins bondés qu'auparavant, qu'importe ! Le patron préfère tuer les boules aux oeufs d'or plutôt qu'accueillir de vrais garçons motivés. De plus Paris, depuis le début de la crise, est de moins en moins la capitale chaude et sexy qu'elle se plait à vanter encore : les figures grimaces, les ricaneurs rôdent, les endormis remplis de bière et d'ennui trônent dans les sous-sols, les déguisés en cuir et tatouages jouent aux mannequins prétentieux et intouchables, "Les mille et une nuits" de Shéhérazade version hot et gay, deviennent "Les mille et un renvois" de chez rasé...


De tout ce séjour il ne reste qu'un peu de découvertes et de culture, notamment avec les Lalanne ! Comme j'aimerai aussi tendre ma main-fenouil vers quelqu'un d'enfin humain et aimant et mordre à pleine dents avec lui dans une pomme-montre pour rattraper le temps perdu, une pomme-bouche pour y croquer le même rêve et sortir de ma coquille en glissant un petit doigt craintif...




Notes :

FLAG : association de policiers gays et lesbiens

Association Podium :chorale gay

Les caramels fous : association les caramels fous

Musée des arts décoratifs, Le Louvre, Paris  : exposition les Lalanne


*Les photos sont de Jean-Louis Garac, sauf pour la pomme (expo Lalanne, musée des arts décoratifs, le Louvre) et les affiches.



































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